Monday, January 15, 2007

POLYNESIE FRANCAISE - BILAN ECONOMIQUE

Situation économique et financière de la Polynésie française


de M. Raoult Éric - Député
Ministère interrogé : outre-mer
Tête d'analyse :
POM : Polynésie française
Analyse :
situation économique et financière. bilan

Texte de la QUESTION :
M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de l'outre-mer sur la situation économique et financière de la Polynésie française. En effet, depuis le changement de majorité à l'assemblée territoriale et l'arrivée au pouvoir du leader indépendantiste Oscar Temaru, la situation économique et financière du territoire est marquée par une stagnation inquiétante du développement de l'archipel polynésien. Là où le président Gaston Flosse avait initié un plan de progrès social par l'investissement économique, celui-ci n'est plus une priorité pour les autorités locales, dès lors les chantiers sont stoppés, la croissance s'est interrompue, les perspectives financières s'estompent au profit d'une logorrhée indépendantiste aux contours plus inquiétants que séduisants. Il conviendrait qu'un bilan des premiers mois de gestion puisse être tiré de l'observation objective de cette nouvelle majorité UPLD sur le territoire. Ce bilan qui est fait de nombreux retards, carences et erreurs permettrait d'éclairer les pouvoirs publics nationaux comme d'ailleurs l'exécutif local de Polynésie française. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer s'il compte répondre à cette suggestion.


Texte de la REPONSE :

L'observation de l'économie de la Polynésie française laisse apparaître un léger redressement de la conjoncture. La consommation des ménages a soutenu la croissance, grâce à une politique de stimulation de la demande, comme l'atteste une hausse des importations de biens d'équipements (6 %) et de consommation finale (9 %), ainsi que des investissements des particuliers. Le chiffre d'affaires des entreprises s'est accru de 5 %, mais les chefs d'entreprises se plaignent du poids de leurs charges d'exploitation, et les investissements des entreprises n'ont pas suivi la hausse des investissements des particuliers. Le déficit de la balance commerciale s'est creusé de 19 milliards de FCFP notamment à cause du prix des hydrocarbures et de l'appréciation du dollar. L'augmentation de l'indice des prix à la consommation est de 2,3 %, en glissement annuel (décembre 2004 décembre 2005). L'épargne a crû à un rythme supérieur à celui de 2004, notamment celle des particuliers. De même les crédits aux particuliers ont été stimulés par le redressement de la demande intérieure. Au niveau des entreprises, les crédits de trésorerie ont été fortement sollicités à l'inverse des crédits d'équipement qui se sont repliés en même temps que les investissements des entreprises. On constate une diminution du rythme annuel de croissance des crédits que l'on peut interpréter comme générée par une incertitude sur les perspectives de l'économie polynésienne. En ce qui concerne la sinistralité, les indicateurs de vulnérabilité de 2005 montrent un assainissement de la situation financière des agents économiques locaux. Par secteurs, on note que le BTP a souffert d'une baisse de la commande publique, et le volume d'affaires s'est contracté dans l'industrie, sauf dans la branche agroalimentaire. Par contre le secteur perlier est en bonne santé avec une augmentation de 19 % du prix moyen au gramme, grâce à une amélioration de la qualité des perles. De même, le secteur agricole se porte bien, les exportations de noni et de coprah ayant augmenté. Les exportations de vanille ont accru en volume (23 %), mais ont beaucoup perdu en valeur (- 21 %) avec une forte chute du cours international. Quant à la pêche, elle a traversé à nouveau une mauvaise année avec une baisse de 27 des exportations, à cause d'une raréfaction de la ressource. Le tourisme affiche des résultats décevants avec une diminution du nombre de touristes (- 2 %), surtout américains (- 10 %) et japonais (- 9 %), alors que parallèlement la zone Pacifique a vu sa fréquentation touristique croître de 4 %. Toutefois, la tendance était très nettement en amélioration en fin d'année 2005, ce qui a permis une amélioration du taux de remplissage des hôtels. Par ailleurs, la clientèle australienne a augmenté de 25 % avec l'ouverture de la liaison directe sur Sydney.